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3. Le synchrotron : |
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2.1 Naissance d'un phénomène : |
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Les premiers accélérateurs de particules furent les cyclotrons
(dans les années 1930) construits dans le but d'analyser les constituants
de la matière grâce à des collisions de particules
de haute énergie.
Puis vinrent les synchrotrons dont le premier rayonnement fut observé
aux Etats-Unis en 1947. Il s'agissait, à cette époque, d'un
bruit de fond plus gênant qu'utile qui, de plus, faisait perdre
de l'énergie aux particules.
C'est dans les années 60 que ces formidables
capacités furent reconnues aussi bien dans l'analyse des surfaces
que dans les domaines de la biologie, la médecine, etc
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3.2 La production : |
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Une charge électrique soumise à une accélération
émet un rayonnement électromagnétique. Ainsi le rayonnement
synchrotron est issu d'électrons ou de positrons ultra relativistes
( E >> mec² = 0.511 MeV ) qui sont mis
en rotation.
Par exemple, à l'E.S.R.F de Grenoble, les paquets d'électrons
tournent à raison de 350000 tours par seconde dans l'anneau de
stockage de 844 mètres de circonférence. Etant ainsi en
rotation, ils subissent une accélération normale de
( si on se place, pour simplifier en non relativiste) ce qui permet
l'émission d'un rayonnement.
Une fois injecté dans cet anneau de stockage les électrons
vont pouvoir perdre leur énergie en rayonnant des photons X. Encore
faut-il que les électrons ne soient pas arrêtés en
plein vol par une molécule de gaz. C'est pourquoi dans un anneau
de stockage règne un vide poussé de
à
Torrs (mbar).
Et afin d'augmenter la durée de vie des électrons l'anneau
de stockage contient des cavités radiofréquences qui permettent
de réaccélérer les électrons compensant ainsi
les pertes dues au rayonnement synchrotron. Ce champ permet aussi de regrouper
les électrons en paquet qui forment diverses modes, cela va du
mode multi-paquets (330 paquets sur un tiers de la circonférence)
au mode paquet unique. Et à chaque mode correspond une fréquence
pulsée du rayonnement.
En effet l'émission ayant lieu uniquement dans les parties courbes
et de façon tangentielle, la puissance totale rayonnée Pr
par le courant I d'électrons d'énergie E s 'écrit
:
ou
avec avec Pr(kW), E(GeV), B(tesla) induction magnétique
des aimants de courbure, R rayon de courbure de la trajectoire.
Pour un électron, I serait de la forme :
; c'est grâce à ce I que l'on peut remarquer l'influence
des différents modes puisque la fréquence des rayons va
directement dépendre de la puissance rayonnée :
avec le flux de photons.
La trajectoire des électrons est contrôlée par différents
éléments : les aimants de courbure, les aimants de focalisation
et les dispositifs d'insertion. Chacun de ces éléments permet
l'émission des photons, nous allons les détailler.
Mais tout d'abord, comme pour les tubes à anticathode,
il faut considérer le flux et la luminance.
Pour un fonctionnement donné de la machine, c'est à dire
pour une énergie d'injection et un courant de stockage (en mA)
donnés, le flux est le nombre de photons émis :
- par seconde.
- par milliradian d'ouverture dans le plan horizontal
(i.e en prenant tout le faisceau dans le plan vertical).
- dans une bande d'énergie de largeur relative
égale à 0.1% (en énergie ou en longueur d'onde).
Ainsi N( )
est donné dans les unités : photons/s.mrad.(0.1% LR) ou LR
est la largeur relative.
Si dF est le flux émis dans un angle solide ,
la luminance sera alors :
et sera notée B. Elle sera exprimée dans les unités
suivantes : photons/s.(mrad)².(0.1% LR).Mais si on veut tenir compte
des dimensions de la source, qui sont ici les "dimensions" transversales
du paquet de charge, alors on parlera de la brillance B qui est définie
par :
et l'unité sera : photons/s.(mrad)².(mm)².(0.1%
LR)
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3.2.1 Les
dispositifs d'insertion : |
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Ils permettent d'obtenir des faisceaux plus intenses
que ceux délivrés par les aimants de courbure. Ces dispositifs,
implantés dans les parties droites de l'anneau, sont de deux types:
les ondulateurs et les wigglers.
Les wigglers
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Fig.4
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Leur constitution est simple; il s'agit de deux
rangées d'aimants entre lesquels passent les électrons. Ils
sont placés de sorte que le champ
qu'ils délivrent soit perpendiculaire en tout point à la trajectoire
des électrons. La trajectoire des électrons est alors forcée
dans un mouvement sinusoïdale. |
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Fig.5 Trajectoire
et champ
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Soit
tel que :

En relativiste:
alors le P.F.D. s'écrit:
or
puisque:

d'où
et si on suppose l'injection sans
incidence donc selon y, soit pour vy=c alors :
Ce qui donne pour une expression plus calculatoire et en
posant comm e paramètre
de déflexion:
:
et
Ainsi, grâce à cette trajectoire, du rayonnement
est émis puisqu'à chaque changement de direction on a une
accélération normale. L'émission se fait, là
encore, de façon tangentielle dans cône unidimensionnel d'ouverture
(radiant)
ayant pour valeur maximum
.
Les ondulateurs:
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Fig.6
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La vibration ne s'effectue plus en une seule dimension
mais en deux. On obtient alors un cône très fin à deux
dimensions. Celles-ci engendrent des interférences ce qui conduit
à un spectre de raies avec une brillance renforcée d'environ
un facteur 10000 par rapport aux aimants de courbures (dans certaines longueurs
d'onde cf. schéma).
L'avantage de ces éléments d'insertion est
de fournir des sources indépendantes de l'anneau de stockage. De
plus il est possible de contrôler l'émission par:
- la valeur du champ magnétique (indépendant
de celui de l'anneau de stockage),
- la période magnétique 
- l'éloignement des mâchoires dans le cas
de l'ondulateur.
A titre de comparaison, il est possible de considérer que chaque
aimant du wiggler se comporte comme une source d'émission électromagnétique
incohérente. Ainsi, si on a N pôles magnétiques, on
aura un rayonnement N fois plus intense que celui d'un aimant de courbure
animé du même champ.
Quant à l'ondulateur, il est constitué de centaines d'aimants
et lorsque le paramètre de déflexion K est inférieure
à 1, on a une amplitude d'oscillation effectuée par les
charges inférieure à 1/ .
Des interférences constructives peuvent alors se réaliser
dans une direction donnée et ceci pour certaines longueurs d'onde:
c'est ce qui explique la forte brillance du spectre pour certaines longueurs
d'onde.
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Fig.7 : Brillance
de divers éléments
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3.2.2 Les
aimants de courbure : |
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Contrairement au spectre du wiggler, celui de l'aimant de courbure est continu.
(cf. Fig.8). Cette courbe caractéristique possède toujours
un
c (critique) qui se trouve là où on a le maximum de brillance.
De plus, ce est
tel que l'énergie qui lui correspond :
est au milieu de la distribution des énergies, de sorte que l'intensité
du spectre pour E < Ec est la même que pour
E > Ec. |
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Fig.8: Distribution
spectrale universelle
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Le (Å)
est obtenu par la formule :
ou en fonction du rayon de courbure:
.
Le rayonnement synchrotron a une polarisation quasi-linéaire .
En fait l'angle d'ouverture ( )
est approximativement une gaussienne, pour une orbite idéale, dont
la largeur à mi hauteur vaut 1/ .
Par exemple à l'ESRF les électrons on une énergie
de l'ordre de 6 GeV ce qui donne une largeur totale à mi hauteur
de 0,1 mrad. Une si faible largeur angulaire du rayonnement synchrotron
permet l'irradiation d'échantillons de très petite dimension
,et ce même à des "grandes" distances; ce qui est
très utile pour l'étude des surfaces.
Ainsi pour une ouverture de 0,1 mrad sur une distance de 10 m on aura
une tache (si on suppose la source ponctuelle à l'origine) de diamètre:
.
Quant à l'ouverture angulaire dans le plan
de l'orbite elle est nulle, on a donc une polarisation linéaire
=0.
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Les
sources de laboratoire
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